septembre 2007

Politique Roumanie : revue de presse du 28 septembre 2007

Bucarest, 28 sept /Rompres/ - La motion de censure déposée par le Parti social démocrate /PSD, d’opposition/ et qui a été lue jeudi au Parlement, les déclarations du président Traian Basescu faites jeudi, sur la TVR1, la visite de travail effectuée à Bucarest par le directeur de la CIA, Michael Hayden, sont les principaux sujets abordés ce vendredi par la presse.

Le journal Gândul écrit, au sujet de la motion de censure, intitulée ’’1000 jours de chaos. La fin du gouvernement de droite’’ : ’’Le PSD affirme que le Gouvernement est ultra-minoritaire, personne ne le soutenant plus, et qu’il doit, de ce fait, s’en aller (...). Le PSD soutient, également, que la Roumanie a évolué ces dernières années vers ’un modèle de société non européen’, dans lequel une minorité de 10 pc de la population s’approprie les résultats du développement. L’attitude du Cabinet Tariceanu à l’égard du projet relatif à la loi sur les retraites, de l’agriculture, réduite à une situation très précaire et à l’égard des fonds communautaires est également critiquée. Le PSD critique aussi ’l’écart important de l’enseignement roumain par rapport au modèle européen’, tout comme le fait que le Ministère de la Santé ’est, de loin, le plus malade organisme public de Roumanie’. La motion n’oublie pas ’le domaine de la justice, devenu le terrain où la relation tordue PNL-PD a produit peut-être le plus grand mal de ces dernières années’ (...)’’.

’’Jeudi, a été lue lors de la réunion plénière des Chambres, la motion PSD, mais la lecture n’a convaincu même pas la moitié pleine du Parlement’’, selon l’éditorialiste du quotidien Curentul, lequel constate que ’’pratiquement, le PSD reproche au gouvernement PNL d’être libéral et non pas socio-démocrate’’.
Le journal Evenimentul zilei relève, au sujet des déclarations du président Traian Basescu, lors d’une ’’Edition spéciale’’ de la TVR1 : ’’Le jour de la lecture au Parlement de la motion PSD, le président Traian Basescu a adressé ouvertement aux libéraux l’offre de rester au gouvernement et de garder y compris le siège de Premier ministre. Le chef de l’État a posé, néanmoins, deux conditions : la reconstitution de l’Alliance D.A. aux côtés du Parti démocrate (PD, d’opposition) et du Parti libéral démocrate (PLD) et un autre Premier ministre, à la place de Calin Popescu-Tariceanu. Traian Basescu s’est montré également très soucieux de l’avenir du PSD, qu’il voit au pouvoir après 2008, à condition de se débarrasser d’Ion Iliescu et de Viorel Hrebenciuc. Selon Traian Basescu, la motion PSD ’n’est pas la priorité de la Roumanie’. Toutefois, si cette motion entraîne la chute du gouvernement, le président a affirmé qu’il allait essayer de reconstituer la droite, autour du PD (...). Le chef de l’État n’a pas caché son option pour un Premier ministre du PD. ’Si l’Alliance venait à se reconstituer, je devrais désigner un Premier ministre du PNL’, a proposé Traian Basescu aux libéraux’’. Dans l’éditorial du quotidien Romania libera, intitulé ’’La motion de Basescu’’, l’auteur estime que ’’la motion de censure par laquelle le PSD essaie de faire chuter le gouvernement est beaucoup plus utile au Palais de Cotroceni qu’aux sociaux-démocrates’’. ’’Si ceux-ci parviennent à réunir suffisamment de voix pour éliminer le Cabinet Tariceanu 2, le gouvernement suivant sera probablement majoritairement PD et son mandat clair sera d’organiser les élections anticipées, comme le souhaite Traian Basescu’’, dit l’éditorialiste.

’’Si après le 3 octobre (date du vote sur la motion - ndlr) le Gouvernement résiste, Traian Basescu, placé au premier plan de l’offensive anti-Tariceanu, perdra beaucoup de son autorité et de son prestige’’, est d’avis l’éditorialiste du quotidien Ziua. ’’De façon étrange, on peut apprécier que son image en sera plus affectée que celle du PSD, étant donné que le PSD s’est efforcé à déposer une motion de censure, mais n’a pas montré trop d’enthousiasme, cependant que Basescu et son parti présidentiel, le PD, épaulé par le PLD, s’est précipité en première ligne’’.

Traian Basescu : Si la chute de ce gouvernement a lieu, j’essaierai de reconstituer la droite

Bucarest, 28 sept (Rompres) - Le président Traian Basescu a déclaré, le jeudi, 27 septembre, dans une émission télévisée, que si la chute de l’actuel gouvernement avait lieu, à la suite de la motion de censure déposée par le Parti social-démocrate (PSD, opposition), il essayerait de ’reconstituer la droite’.

’Si la chute de ce gouvernement a lieu, j’essaierai de reconstituer la droite, à savoir le PNL (Parti national libéral, au pouvoir - ndlr) - PD (Parti démocrate, opposition - ndlr) - PLD (Parti libéral démocrate, opposition - ndlr). Le PNL et le PLD vont analyser peut-être de nouveau, à cette occasion, leurs positions mutuelles. On peut former, autour de ce noyau, un gouvernement soutenu de manière transparente dans le Parlement’, a affirmé M. Basescu, ajoutant qu’en aucun cas il ne proposera plus Calin Popescu-Tariceanu pour le fauteuil de Premier ministre.

M. Basescu a rappelé qu’après le référendum visant sa destitution, il avait adressé une lettre aux partis, où il proposait la formation d’un gouvernement PNL-PD-PLD.

M. Basescu a affirmé que M. Tariceanu ’a passé outre son honneur’, se ralliant à l’action de suspension du chef de l’État, entrant dans le jeu du PSD, parti qui ’a délocalisé ses conflits internes’.

’Il y a des conflits internes majeurs dans le PSD - la faction Ion Iliescu, la faction Adrian Nastase, la faction Mircea Geoana. Ils ont voulu résoudre ces conflits par l’action de suspension du président de la Roumanie, mais ils ne les ont pas résolus. Les choses sont allées jusqu’à la suspension du président, car le Premier ministre a passé outre son honneur et s’est allié au PSD et au PRM (Parti La Grande Roumanie, opposition - ndlr), en vue de la suspension du chef de l’État. Il y a eu ensuite le deuxième épisode, lorsque le PSD a essayé de régler ses problèmes en les délocalisant, conditionnant le soutien du PNL de l’exclusion du PD du gouvernement. Le Premier ministre a de nouveau oublié son honneur et le gouvernement de droite, il a exclu le PD, sur ordre du PSD. À présent, c’est le troisième épisode : les accords Tariceanu-Iliescu-Hrebenciuc ont expiré et on recourt à un accord Basescu-Geoana. J’ai une seule réponse : jamais’, a déclaré le chef de l’État.

M. Basescu a affirmé qu’il ne considérait pas le PSD comme un parti ennemi, cependant on ne pouvait pas porter les sociaux-démocrates au pouvoir, car ’on ne peut pas porter au pouvoir un parti instable à son intérieur’.

’Je suis d’avis que le PSD doit clarifier sa situation intérieure. Il est évident que Ion Iliescu n’a jamais permis à Mircea Geoana d’être le chef du parti et que l’autorité de M. Geoana a toujours été sabotée, par les négociations de M. Hrebenciuc ou par l’autorité que Ion Iliescu possède encore. Si le PSD met de l’ordre à son intérieur, comme il est nécessaire, jusqu’au moment des élections, il deviendra un partenaire crédible de gouvernement. En tant que président en fonction, car, malheureusement pour certains, je serai toujours président en fonction au moment des prochaines élections législatives, je désignerai un nouveau Premier ministre et je vais contribuer à la formation du gouvernement. Si le PSD se débarrasse du poids du passé - faire de la politique à la Viorel Hrebenciuc ou s’opposer toujours, comme Ion Iliescu, aux évolutions démocratiques -, il deviendra, sans des gens de cette sorte, un parti avec lequel on peut collaborer. C’est avec cet enjeu que Mircea Geoana a remporté les élections du PSD. La nouvelle vague d’hommes politiques du PSD et les politiciens de Transylvanie l’ont soutenu en vue de cela’, a déclaré M. Basescu.

Selon le chef de l’État, Mircea Geoana a essayé de consolider son pouvoir par des concessions à Ion Iliescu ou Viorel Hrebenciuc.

’Ainsi s’explique sa situation actuelle, les incertitudes dans le parti et les problèmes lorsqu’il s’agit de mobiliser toute la formation. Sans essayer de donner des leçons à M. Geoana, car il est assez mûr, je suis d’avis que sa solution, c’est la fermeté, à l’intérieur et à l’extérieur du parti’’, a-t-il ajouté.

[Roumanie.com]

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