avril 2007

Président de la Roumanie : "Nous avons un gouvernement qui ressemble à  un Conseil d'Administration"

Sous le titre ’Le cabinet Tariceanu II prête serment devant Basescu’, Ziarul Financiar écrit que l’Administration présidentielle a annoncé mercredi soir que les nouveaux ministres prêteront serment ce jeudi, à 18h00.

’La coutume est que les ministres prêtent serment et reçoivent les décrets de désignation dans leurs fonctions le jour de la validation par le Parlement ou le lendemain matin au plus tard. Hier soir, les nouveaux ministres n’avaient pas encore prêté serment devant le président Traian Basescu, 24 heures après avoir été validés par le forum législatif. L’Administration présidentielle a annoncé que le président avait signé les décrets de désignation dans les fonctions, les ministres devant prêter serment ce jeudi’, relève le quotidien cité.

Dans l’éditorial intitulé ’Les chances du second cabinet Tariceanu’, le journal Ziua écrit que les parlementaires de tous les partis - sauf les partis pro-présidentiels, à savoir le Parti démocrate (PD) et le Parti libéral démocrate (PLD) - accepteront le gouvernement minoritaire parce qu’ils ne veulent pas achever leur mandat plus tôt.

’Le contexte politique dans lequel le nouveau cabinet commencera son activité est sans doute difficile. Pourtant, si des conjonctures de déséquilibres graves n’apparaissent pas (par exemple une décision du Parti social démocrate de voter une motion de censure), le second cabinet Tariceanu pourra fonctionner jusqu’à la fin de 2008, jusqu’aux élections législatives organisées à terme. Et très bien, malgré les apparences défavorables’, est-il dit dans Ziua.

Sous le titre ’Basescu : Les profiteurs du système veulent avoir un gouvernement faible’, le quotidien Adevarul relève que le président Traian Basescu a critiqué mercredi très durement le nouveau cabinet Tariceanu, disant qu’il ressemblait à ’un conseil d’administration qui représente les intérêts des hommes d’affaires’. M. Basescu a insisté sur le fait que l’actuel exécutif est ’ultra-minoritaire’, ayant le soutien direct de seulement 25 pc du Parlement et s’appuyant sur une majorité ’négociée en coulisses’. Selon le président, cette situation fait que l’exécutif soit ’faible’.

La Cour constitutionnelle a décidé mercredi que les modifications faites à la loi du référendum par les députés du Parti conservateur (PC), le Parti social démocrate (PSD) et le Parti national libéral (PNL) sont inconstitutionnelles, informe Adevarul dans l’article ’La nouvelle loi du référendum, inconstitutionnelle’.

Les modifications prévoyaient que la destitution du président sera faite par le vote de la majorité des citoyens qui se présenteront au référendum, le fait que le président a été voté au premier ou au second tour de scrutin ne comptant pas. La loi a été contestée par les élus du Parti démocrate (PD). Les juges de la Cour constitutionnelle ont affirmé dans un communiqué de presse avoir discuté aussi de la demande de suspension du président de ses fonctions, précisant avoir besoin de plus de temps pour prendre une décision.

Sous le titre ’La suspension du président de ses fonctions entre en ligne droite’, Ziarul Financiar relève : La Cour constitutionnelle reprend ce jeudi les débats entamés mercredi sur la demande du Parlement visant la suspension du président Traian Basescu de ses fonctions. Après le verdict de la Cour, favorable ou non à la sollicitation du Parlement, la procédure entre en ligne droite. Les juges ne donnent qu’un avis consultatif ; par la suite, les députés et les sénateurs ne sont pas obligés à en tenir compte.

Le leader du PSD (opposition), Mircea Geoana, a affirmé que, dans le contexte où la Cour constitutionnelle devait juger trois cas ’vitaux pour la santé de la démocratie roumaine’ (la suspension du président de ses fonctions, les conditions dans lesquelles le président peut déclencher le référendum et le droit de veto du chef de l’État à la désignation des ministres - ndlr), les tentations d’exercer des pressions sur la Cour sont grandes.

Traian Basescu : Nous avons un gouvernement qui ressemble à un Conseil d’Administration

Bucarest, 4 avr/Rompres/ - Le gouvernement actuel ressemble à un Conseil d’Administration et il est ultra-minoritaire, ayant un problème sérieux quant à sa légitimité politique, a déclaré mercredi le président de la Roumanie, Traian Basescu.

Selon M. Basescu, le nouveau gouvernement ressemble à un Conseil d’Administration qui représente les intérêts d’affaires et non pas les intérêts généraux.

Le chef de l’Etat dit que ce qui est le plus grave, c’est que la volonté de la majorité n’est pas reflétée correctement à l’intérieur de l’exécutif.

Il y a à présent une Roumanie des ’’garçons sages’’ et une autre qui est celle des hommes d’affaires corrects, des citoyens compétents et appliqués, lesquels ne reçoivent pas pourtant la récompense qu’ils méritent, a poursuivi Traian Basescu.

Il est inadmissible de reporter la loi sur l’Agence nationale pour l’Intégrité et de l’amputer, a déclaré le chef de l’Etat.

’’Il est déshonorant d’assumer des engagements envers l’Union européenne et de ne pas les respecter par la suite, sous prétexte d’avoir atteint les objectifs’’, dit le président Basescu.

Dans son message adressé aux Roumains, Traian Basescu s’est dit mécontent du fait que le Parlement ne lui a pas encore fait connaître son opinion sur l’introduction du vote uninominal. Selon M. Basescu, le vote uninominal une fois introduit, les négociations visant à la création d’un gouvernement à faible légitimité n’auraient plus été possibles.

Le chef de l’Etat a expliqué qu’il avait lancé le projet du vote uninominal pour que les Roumains aient la possibilité d’élire directement leurs représentants.

A l’avis de Traian Basescu, le fait que le Parlement n’a pas trouvé le temps de se prononcer sur ce thème témoigne du manque d’intérêt pour la réforme de la classe politique. Il a également déclaré que la crise politique actuelle était générée par le fait que les institutions de l’Etat n’ont pas de bases correctes.

’’La situation politique actuelle n’est pas conjoncturelle, mais structurelle. Elle montre que les institutions de l’Etat ont été mal construites. Notre crise est en premier lieu une crise de confiance, une crise morale’’, a dit M. Basescu, ajoutant que les dysfonctionnements institutionnels avaient pour cause les ambiguïtés et les imprécisions de la Constitution.

Le président Traian Basescu a signé les décrets de nomination des nouveaux ministres

Bucarest, 4 avr/Rompres/ - Le président de la Roumanie, Traian Basescu, a signé ce mercredi, le décret sur la révocation de plusieurs ministres du gouvernement et la nomination des nouveaux, sur la base de l’approbation du Parlement, aux termes de l’arrêté no 19 du 3 avril 2007.

La cérémonie d’investiture est prévue avoir lieu jeudi soir au Palais de Cotroceni (siège de la présidence, ndlr), après la publication du décret dans le Journal Officiel.

Aux termes de la Constitution, le chef de l’Etat signe les décrets sur la nomination des nouveaux ministres après que le Parlement les eut acceptés.

Selon l’article 85, alinéa 3 de la Constitution, si par la proposition de remaniement la structure ou la composition politique du gouvernement change, le chef de l’Etat peut révoquer et nommer les ministres, seulement, avec l’approbation du Parlement, acordée à la proposition du Premier ministre.

Selon l’article 104 de la Constitution, les ministres prêtent serment individuellement devant le président de la Roumanie et leur mandat commence le jour même.

Le Parlement de la Roumanie a validé mardi soir à 302 voix contre 27 le nouveau gouvernement restructuré que le Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu a présenté mardi en séance commune du Sénat (chambre haute du Parlement) et de la Chambre des Députés (chambre basse).

Pour le nouveau gouvernement PNL-UDMR (Parti national libéral - Union démocrate magyare de Roumanie) ont voté les groupes des PNL, UDMR, PSD (Parti social démocrate, opposition) et le groupe des minorités nationales autres que la minorité magyare. Les voix d’au moins 235 parlementaires sur un nombre total de 466 étaient nécessaires pour valider la nouvelle formule gouvernementale.

Le nouveau gouvernement proposé par le Premier ministre prévoit 18 portefeuilles occupés seulement par les représentants du Parti national libéral et de l’Union démocrate magyare de Roumanie : Calin Popescu-Tariceanu - Premier ministre, Bela Marko (UDMR) - ministre d’Etat pour la coordination des activités dans les domaines de la Culture, de l’Education et de l’Intégration européenne, Adrian Cioroianu (PNL) - ministre des Affaires étrangères, Varujan Vosganian (PNL) - ministre de l’Economie et des Finances, Tudor Chiuariu (PNL) - ministre de la Justice, Cristian David (PNL) - ministre de l’Intérieur et de la Réforme administrative, Teodor Melescanu (PNL) - ministre de la Défense, Ludovic Orban (PNL) - ministre des Transports, Cristian Adomnitei (PNL) - ministre de l’Education, de la Recherche et de la Jeunesse, Paul Pacuraru (PNL) - ministre du Travail, de la Famille et de l’Egalité des Chances, Ovidiu Silaghi (PNL) - ministre pour les Petites et Moyennes Entreprises, le Commerce, le Tourisme et les Professions libérales, Decebal Traian Remes (PNL) - ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Eugen Nicolaescu (PNL) - ministre de la Santé publique, Laszlo Borbely (UDMR) - ministre du Développement, des Travaux publics et du Logement, Attila Korodi (UDMR) - ministre de l’Environnement et du Développement durable, Adrian Iorgulescu (PNL) - ministre de la Culture et des Cultes, Zsolt Nagy (UDMR) - ministre des Comunications et de la Technologie de l’Information, Mihai Voicu (PNL) - ministre délégué pour la relation avec le Parlement.

[Roumanie.com]

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