novembre 2009

Recherche : le laser le plus puissant du monde en Roumanie

Le laser le plus puissant du monde va opérer àMagurele et pourrait être utilisé dans la destruction des tumeurs cancéreuses et des déchets. L’Institut de Magurele va accueillir le plus grand investissement scientifique de Roumanie. La construction du plus puissant laser du monde débutera en 2011 et coà»tera 280 millions d’euros.

Les travaux de construction du superlaser de l’Institut de physique et d’ingénierie nucléaire de Magurele dureront quatre ans, mais les premières applications pratiques de ces nouveaux investissements se feront seulement après 2020.

La Roumanie a candidaté et a été acceptée dans le projet de recherche européen ELI (Extreme Light Infrastructure), auquel participent 12 pays : France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Grèce, Portugal, Espagne, Pologne, Lituanie, République tchèque, Hongrie et Roumanie, ainsi que deux pays observateurs - les États-Unis et au Japon.

Le Directeur général de l’IFIN de Magurele, Nicolae Zamfir, a expliqué le choix de la Roumanie par le fait que ce pays est la cinquième puissance européenne (après l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie) dans le domaine de la recherche en physique nucléaire.

Le projet ELI vise àcréer un laser au moins 100 fois plus puissant que ceux existant actuellement dans le monde. L’une des phases de développement du projet sera la construction de lasers de puissance intermédiaire d’environ 10 petawatts (1 petawatt = 10 àla puissance 15 watts), dans trois pays - Roumanie, Hongrie et République tchèque.

Le laser en Roumanie sera installé dans une salle qui devrait être construite près de Bucarest, dans l’enceinte de l’IFIN. La construction se déroulera de 2011-2015, puis auront lieu des expériences scientifiques, et les premières applications pratiques du nouveau laser pourront être mises en route après 2020.

Le prochain laser de Magurele travaillera avec l’accélérateur Van de Graaff Tandem, déjàprésent sur la plateforme de l’IFIN. L’accélérateur a été construit en 1972, et a été modernisé ces deux ou trois dernières années. L’ensemble du matériel est protégé dans une salle dont les murs en béton sont épais de 110 cm.

L’équipement sert actuellement àl’accélération des ions lourds, en utilisant des tensions de 9 millions de volts. Après l’inauguration du laser ELI, le faisceau laser d’un diamètre de quelques microns passera par l’accélérateur Tandem, et atteindra ainsi une puissance très élevée. Un accélérateur presque identique àcelui de l’IFIN de Magurele existe actuellement àl’Université de Cologne. Les spécialistes allemands viennent déjàtravailler àMagurele, avec les physiciens roumains.

« Les spécialistes que nous avons ici, certains avec des doctorats soutenus àl’étranger, sont encore mieux préparés que les Occidentaux.", estime Nicolae Marginean, directeur du Département de physique nucléaire de l’IFIN. Lui-même a travaillé huit ans en Italie àPadoue : « Dans mon laboratoire, il y avait àun moment donné dix Roumains.  ». Il est retourné en Roumanie parce qu’il avait le choix entre former les étudiants italiens ou roumains, et il a choisi la seconde option.

Au sujet des utilisations pratiques du grand laser de Magurele, on fait maintenant diverses spéculations. Une utilisation possible serait dans le domaine du traitement du cancer, et une autre utilisation serait pour la destruction des déchets radioactifs. Par exemple, le traitement du cancer se fait actuellement par hadronthérapie, processus qui nécessite un cyclotron. Un seul cyclotron coà»te 50 millions d’euros. « Mais si le même faisceau de protons, nécessaires pour détruire des tumeurs cancéreuses, peut être produit par un laser, chaque hôpital avoir cela.  », estime le directeur général de l’IFIN.

Il y a un risque d’échec

Malheureusement, il existe un risque qu’aucune des applications concrètes envisagées maintenant pour le grand laser en Roumanie ne soit confirmée par les recherches scientifique. Pour cette raison, le directeur général de l’IFIN suggère que la Roumanie missionne pour le programme ELI seulement un petit nombre de physiciens et un groupe d’étudiants.

Dans le cadre de l’IFIN, un groupe de cinq àsix chercheurs, « les meilleurs des physiciens nucléaires », gère actuellement le programme ELI. Les fonds alloués par la Roumanie pour Eli seront d’environ 280 millions d’euros, soit plus de deux fois plus que l’ensemble du budget de l’ensemble de la recherche roumaine – pas seulement celui du nucléaire -, en 2009. « C’est beaucoup, si rien n’en sort.  », admet Nicolas Zamfir.

Dans le monde, cependant, les lasers ont de remarquables applications pratiques. Certains d’entre les plus spectaculaires (sans liens avec le projet ELI) sont des projets militaires.

Par exemple, les États-Unis étudient la possibilité de concentrer 190 faisceaux lasers au même point dans le but de fondre des objets àgrande distance. Un tel procédé permettrait la destruction de satellites artificiels, et les faisceaux lasers lancés de la surface de la Terre pourrait en théorie arriver jusqu’àla lune.
[source : Adevarul]

[Roumanie.com]

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