mai 2007

Roumanie : analyses, commentaires et informations sur le référendum du 19 mai

Bucarest, 21 mai(Rompres) - Les quotidiens bucarestois de ce lundi publient analyses, commentaires et informations notamment sur le résultat du référendum du 19 mai sur la destitution du président Basescu, ainsi que sur les effets du vote dans les plans politique et économique.

Les journaux publient également les premières réactions de politiciens étrangers qui ont félicité le président Traian Basescu pour le résultat obtenu au référendum.

Sur ceux qui se sont rendus samedi aux urnes, 74,3% ont voté en faveur de Traian Basescu et 24,92% ses ont prononcés pour la destitution de celui-ci, écrivent les journaux, relevant que la présence au référendum a été de 44,04%.

’Le président a enregistré une victoire accablante. Le président doit être étonné. Où est-on arrivé ? Au bord du passé ? A la lisière de l’avenir ? Ces questions ahuries dans une géographie modifiée sont tout ce qu’il y a de plus adéquat après le 19 mai et 75%. Une chose est claire : on est arrivé dans un nouvel endroit’, estime l’éditorialiste de Cotidianul.

’La coalition anti-Basescu s’est pulvérisée après avoir manqué l’objectif commun, la destitution du président. Les partis alliés s’accusent réciproquement pour l’échec’, écrit Gândul, alors que Jurnalul National indique qu’une analyse des chiffres officiels fournis par le Bureau électoral central relève que ’Basescu ne représente que son propre peuple, l’électorat du Parti démocrate et du Parti libéral démocrate’.

Selon les estimations de INSOMAR, M. Basescu a reçu des votes aussi des électeurs des partis qui le contestent. Ainsi, en faveur du président ont voté 59% de l’électorat du Parti national libéral (PNL), 43,5% de celui du Parti Grande Roumanie, 57,9 des électeurs de l’Union démocratique magyare de Roumanie (UDMR), 69% de l’électorat du Parti la Nouvelle Génération (PNG) et 24% de celui du Parti social démocrate (PSD).

’L’électorat a écrasé ses partis’, titre Bursa et Evenimentul Zilei écrit que ’Les premières agitations sont apparues dans les partis vaincus au référendum’.

Une première réaction est mentionnée par Ziua, qui informe que Ludovic Orban, président du PNL Bucarest, a déclaré que la section qu’il dirigeait sollicitera l’entrée au parti dans l’opposition. ’Respectant la volonté des citoyens librement exprimée au référendum et compte tenu de l’absence d’un soutien parlementaire solide pour les réformes libérales, nous estimons qu’il est nécessaire de rejeter tout compromis avec le PSD et le PRM. Le PNL Bucarest proposera à cet égard la convocation de la Délégation permanente du PNL et l’entrée du parti dans l’opposition’, a déclaré le vice-président libéral.

Le quotidien mentionné ajoute que la proposition a été faite, semble-t-il, sans une consultation préalable avec le Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu.

La victoire nette du président au référendum risque d’accentuer davantage les incertitudes politiques’, écrit Ziarul Financiar, qui souligne que ’Basescu a gagné tout, mais 1 000 questions restent’. Une conclusion du journal est que ’les managers craignent que les scandales politiques ne se poursuivent aussi après le référendum’, alors que ’les courtiers de la Bourse et les analystes du marché de devises ne s’attendent pas que la victoire de Basescu influence visiblement les marchés financiers’.

’Le retour de Basescu à Cotroceni ne règle pas les problèmes économiques et l’agitation politique menace les performances fiscales’, est d’avis Cotidianul, citant des opinions de représentants des agences de notation et des institutions financières européennes.

’Je crois que la perspective la plus probable est celle que la Roumanie restera avec les actuels politiciens chamailleurs et le progrès décevant des réformes, au moins jusqu’aux prochaines élections législatives de 2008’, déclare dans Gândul Andrew Colquhoun, directeur à Fotch Ratings.

Remy Salters, analyste de Standard&Poor’s Ratings Services, affirme dans le même journal que la situation politique de Roumanie restera problématique aussi longtemps que l’activité des autorités est détournée par des tensions politiques majeures.

’Seulement un résultat qui favorise la clarté politique, qui permette au gouvernement de collaborer tant avec le président qu’avec le Parlement, est favorable du point de vue des notations. Nous estimons que c’est un moment crucial pour la clarté en Roumanie, compte tenu du contexte macroéconomique’, a dit Salters.

La Cour constitutionnelle pourrait valider lundi les résultats du référendum

Bucarest, 21 mai/Rompres/ - Le Bureau électoral central (BEC) pourrait envoyer lundi les résultats du référendum à la Cour constitutionnelle, institution qui doit valider les résultats de la consultation populaire pour la destitution du président Traian Basescu.

Aux termes de la loi, les résultats du référendum doivent être envoyés à la Cour constitutionnelle dans un délai de 24 heures de la clôture de la centralisation.

La Cour constitutionnelle présente au Parlement un rapport sur le respect de la procédure concernant l’organisation et le déroulement du référendum et confirme les résultats.

La Cour publie le résultat du référendum dans le Journal officiel de la Roumanie, ce qui marque la fin de l’intérim à la présidence de la Roumanie.

Selon les données centralisées par le BEC jusqu’à 17h00 (heures locales) dimanche, plus de 74% des Roumains ont voté contre la destitution de Traian Basescu.

Résultats partiels du référendum : 74,35% contre la destitution du président et 24,87% pour

Bucarest, 21 mai(Rompres) - Le Bureau électoral central a centralisé jusqu’à ce lundi matin les données visant le référendum de 99,5% des sections de vote.

La présence aux urnes a été de 44,19%.

Contre la destitution du président Traian Basescu ont voté 74,35% des électeurs présents aux urnes, alors que 24,87% se sont prononcés pour cette démarche.

La Commission européenne ne sanctionnera pas la Roumanie par l’activation de la clause de sauvegarde, affirme le ministre de la Justice

Bucarest, 21 mai /Rompres/ - La Roumanie ne risque pas d’être sanctionnée par la Commission européenne (CE) par l’activation de la clause de sauvegarde, précise le ministre de la Justice, Tudor Chiuariu, dans une interview à la revue bucarestoise Saptamana financiara, parue ce lundi.

Le ministre est d’avis que les signaux selon lesquels la clause pourrait être activée contre la Roumanie sont faux. Pour lui, le problème de l’activation de la clause ne se pose pas. L’officiel roumain rappelle, dans l’interview, que la Roumanie a pris des engagements visant quatre domaines - l’adoption de la loi concernant l’Agence nationale d’Intégrité (ANI), la poursuite des enquêtes sur les cas de grande corruption, la continuation de la réforme du système judiciaire et la prévention et la lutte contre la corruption au niveau local. Dans tous ces domaines, affirme le ministre, la Roumanie enregistre des progrès significatifs. Selon le ministre, les entretiens qu’il a eus au mois d’avril avec le Commissaire européen à la Justice, Franco Frattini, ont porté surtout sur l’adoption de la loi de l’ANI. Il affirme avoir transmis au commissaire européen que la loi serait adoptée avant la mi-mai, ce qui d’ailleurs est arrivé.

M. Chiuariu est convaincu que la Roumanie présentera cet été à la Commission européenne le meilleur document sur son état.

Quant aux priorités de son mandat, le ministre soutient qu’il a déjà accompli la première, par l’adoption de la loi sur l’ANI. De plus, il déclare avoir en vue l’abrègement de la durée des procédures judiciaires, l’adoption de nouveaux codes, Civil et Pénal, de procédure pénale et de procédure civile, le déblocage et la finalisation des dossiers de grande corruption et la loi de l’assistance juridique gratuite.

Critiqué durement, tant par la société civile que par les organisations professionnelles, pour avoir essayé d’imposer le remplacement du procureur Doru Tulus, le ministre Chiuariu se défend, soutenant qu’il s’est limité à faire une proposition au Conseil supérieur de la Magistrature, la seule institution en mesure de prendre une décision concernant ce problème.

Nous resterons au pouvoir, déclare le Premier ministre roumain

Bucarest, 21 mai /Rompres/ - Le Bureau politique central du Parti national libéral (PNL, au pouvoir) a repoussé ce lundi, à 31 voix contre 2, la proposition que les libéraux quittent le pouvoir.

L’organisation PNL Bucarest a fait cette proposition à la suite de l’échec enregistré lors du référendum du 19 mai sur la destitution du président roumain Traian Basescu, suspendu par le Parlement de ses fonctions en avril dernier.

’’Nous continuerons notre chemin et nous resterons au pouvoir. Nous continuerons à exercer le pouvoir et, dans un moment tel celui-ci il n’est pas question de déserter’’, a dit le Premier ministre roumain Calin Popescu-Tariceanu, qui est aussi le président du PNL.

Je crois que ces discussions doivent se faire dans les structures habilitées, en conformité avec les statuts, et non pas par l’intermédiaire des médias, a encore dit M. Tariceanu. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas de ce que le leader du PNL Bucarest, Ludovic Orban, risque de recevoir quelque sanction pour avoir proposé que les libéraux quittent le pouvoir.

[Roumanie.com]

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