juin 2006

Roumanie : l'UE voisine de la mer Noire à  partir de 2007 ?

Début à Bucarest du Sommet de lancement du Forum de la mer Noire pour Partenariat et Dialogue

Bucarest, 5 juin/Rompres/ - Le Sommet de lancement du Forum de la mer Noire pour Partenariat et Dialogue a commencé ce lundi, au Palais du Parlement de Bucarest, par l’allocution d’ouverture du ministre des Affaires étrangères, Mihai-Razvan Ungureanu.

"Cet événement représente un pas en avant dans le processus de consolidation d’une région de la mer Noire prospère et développée", a dit le chef de la diplomatie roumaine. Il a relevé que le Forum de la mer Noire était un projet politique ayant pour but de donner à la région une nouvelle identité stratégique dans le contexte des nouvells provocations aux niveaux européen et global.

"Nous avons besoin d’une nouvelle conception qui reflète les nouvelles réalités", a mentionné le ministre roumain, ajoutant que la bonne gouvernance, le développement et la croissance économique, la garantie de la sécurité représentaient des objectifs communs pour tous les pays de la région. Le chef de la diplomatie roumaine a souligné que les pays situés autour de la mer Noire se voyaient obliger à s’adresser aux actuelles provocations d’une façon solidaire. "Ce n’est pas la Roumanie qui a fait venir à Bucarest, à ce Forum, les représentants des États et des organisations internationales, mais l’interdépendance qui nous relie et les problèmes que nous ne pouvons régler qu’ensemble", a précisé le ministre Ungureanu. Il s’est dit confiant que la déclaration politique conjointe qui sera adoptée à la fin de la réunion et l’inventaire de questions de la région qui sera établi par les participants aideront au développement de la coopération dans la zone. Le ministre roumain a ajouté que, bien que l’initiative de ce Forum ait appartenu à la Roumanie, le processus de développement se poursuivra conformément à l’intérêt commun des partenaires impliqués.

L’idée de créer ce Forum de la mer Noire a été lancée voici quelques mois par le président Traian Basescu, selon le modèle des États baltes.

L’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la République de Moldavie et l’Ukraine sont représentées au sommet, par les présidents, et la Bulgarie, la Grèce, la Lituanie et la Turquie, par les ministres des Affaires étrangères ou d’autres membres des gouvernements de ces pays.

Aux travaux du Sommet participent également le représentant spécial du Secrétariat général de l’OTAN pour la zone du Caucase et de l’Asie centrale, Robert Simmons, le secrétaire général de l’OSCE, Marc Perrin de Brichambaut, le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Terry Davis, le directeur de l’Office de Genève de l’ONU, Serguey Ordzhonikidze, ainsi que le coordonnateur spécial du Pacte de Stabilité pour l’Europe du Sud-Est, Erhard Busek. A la réunion sont présents aussi des représentants du Conseil des États baltes, de l’OCDE, d’agences et commissions de l’ONU, de représentants du milieu académique et de la société civile de la région et de l’espace européen et euro-atlantique, ainsi que de compagnies privées, notamment des secteurs énergétique, du bâtiment et de soicétés internationales de consulting.

A partir du 1er janvier 2007, l’UE sera voisine également de la mer Noire, rappelle le ministre Mihai-Razvan Ungureanu

Bucarest, 5 juin /Rompres/ - Le sommet de lancement du Forum de la mer Noire pour le Partenariat et le Dialogue /qui a commencé lundi à Bucarest - n.d.l.r/, est un événement particulier pour plusieures raisons, dit le ministre roumain des Affaires étrangères, Mihai-Razvan Ungureanu, dans une interview publiée lundi par le quotidien Jurnalul National.

’’D’abord - relève le ministre Ungureanu - parce qu’il assigne substance à des préoccupations plus anciennes relatives à la mer Noire et à son voisinage stratégique. Puis, parce qu’il s’agit d’une première politique absolue, jamais autant de représentants des Etats riverains ne s’étant plus réunis autour de la même table, et, troisièmement, parce que cette initiative n’a pour but que de mettre en valeur les projets communs des Etats riverains : l’identification des thèmes d’intérêt commun (la coopération régionale, les relations économiques, l’environnement) et la concentration des énergies politiques en vue de la mise en oeuvre des projets découlant de la reconnaissance de cette liste de préoccupations’’.

La région n’a pas d’identité, celle-ci a à peine la chance d’acquérir un contour, tant pour l’Union européenne, que pour les autres Etats d’Europe, dit le chef de la diplomatie roumaine, en ajoutant, toutefois, que ’’la situation a changé’’. A partir du 1er janvier 2007, l’UE sera voisine non seulement de la Méditerrannée, mais aussi de la mer Noire, de l’Atlantique ou des mers du nord, cela ’’ajoutant un plus aux sujets de l’UE et suscitant intérêt’’. ’’Il est bon de venir à la rencontre de cet intérêt avec un inventaire de questions qui s’adressent tant au potentiel positif de la zone pontique, qu’aux problèmes de la zone’’, relève le ministre roumain des Affaires étrangères.

Se rapportant à l’initiative du Forum de la mer Noire, le ministre Ungureanu dit que la Roumanie a proposé ce format, lequel est flexible et non institutionnel. Une réflexion scientifique ou politologique sur la valeur géopolitique de la région a été faite il y a des années aussi, d’autres ministres des Affaires étrangères s’en étant occupés, rappelle le chef de la diplomatie de Bucarest.

Dans l’optique du ministre Ungureanu, la région de la mer Noire peut et a un destin de prospérité, on doit seulement lui en offrir la chance, mettre celle-ci en valeur en accord avec les intérêts particuliers des Etats de la zone, qu’il s’agisse de la Fédération de Russie, ou bien de la Turquie, de la Bulgarie ou de la Géorgie.

La mer Noire a eu toujours un destin de frontière et, comme toute frontière, une géographie disputée, rappelle le ministre Ungureanu. Dans son optique, la chose la plus intéressante consiste dans le fait que cette mer ’’est elle-même une métaphore du voisinage’’. Parce que, selon M. Ungureanu, c’est grâce à elle que la liaison entre le nord et le sud ou bien entre l’est et l’ouest est présente, ’’c’est ce qu’a été et qu’est, en fait, la mer Noire au fil de l’histoire’’, dit-il.

’’Elle a maintenant la chance énorme de s’attacher, par la volonté des riverains, à une source de stabilité et de prospérité. Laquelle est l’Europe elle-même. Tous les Etats de son voisinage ayant une relation spéciale avec Bruxelles. Bâtie selon la spécificité ou modelée. La mer Noire ne signifie pas uniquement du littoral. L’UE a une force gravitationnelle grande, mais aussi une force civilisatrice, normale. Laquelle est centrifuge. Elle répand de la valeur’’, dit Mihai-Razvan Ungureanu.

’’Le jeu global du pouvoir politique comprend la mer Noire, ne la laisse pas de côté, ce n’est pas une périphérie d’intérêts. C’est quelque chose qui n’a pas été vérifié, une géopolitique non valorisée’’, apprécie le ministre roumain des Affaires étrangères.

Aucun processus de coopération dans la région de la mer Noire ne saurait être complet sans la contribution substantielle de la Fédération de Russie, a déclaré le président Basescu

Bucarest, 5 juin/Rompres/ - La Roumanie considère qu’aucun processus de coopération dans la région de la mer Noire ne saurait être complet sans la contribution substantielle de la Fédération de Russie et nous nous attendons que la Fédération de Russie réponde au intérêt que nous avons manifesté, a déclaré lundi le président Traian Basescu lors du Forum de la mer Noire pour le dialogue et le partenariat, tenu pour la première fois à Bucarest.

"Nous pensons que le signal politique doit seulement mettre correctement l’accent sur les priorités régionales et que les partenariats public-privé sur lesquels est fondé le Forum de la mer Noire bénéficieront d’un soutient constant de la part du secteur économique et non gouvernemental russe", a souligné le président Basescu.

Traian Basescu a également apprécié l’attention accordée par les USA à la problématique de la région de la mer Noire, ainsi que les initiatives non gouvernementales des partenaires américains visant la consolidation des institutions démocratiques et la promotion de certains projets de développement durable dans la région. Le chef de l’État roumain considère que le Forum de la Mer Noire doit se proposer de soutenir les transformations démocratiques dans la zone, de générer des idées pour la prévention des conflits et la gestion des crises, de faciliter un dialogue régional étendu, d’intensifier la coopération et les échanges éducationnels, ainsi que de recréer un marché régional de la mer Noire interconnecté au marché économique européen.

La Roumanie soutient aussi, selon Basescu, les démarches courantes de l’UE d’élaborer une dimension économique pontique de la politique régionale de l’UE.

"En tant que membre de l’OTAN, aux côtés de la Bulgarie, de la Grèce et de la Turquie, la Roumanie soutient l’intensification des liens entre la région et l’Alliance par des projets et des programmes de collaboration visant la promotion des valeurs et des objectifs convenus dans l’espace euro-atlantique et dans la région", a dit le chef de l’État roumain.

En ce qui concerne les conflits gelés de la zone de la mer Noire, Traian Basescu a souligné que, bien qu’il n’existe pas un modèle unique, universel, pour le règlement de ceux-ci, ils supposent "un test que ni la communauté européenne et euro-atlantique ni les États de la région de la mer Noire ne se permettent de manquer".

"Les conflits en Transdniestrie, Abkhasie, Nagorno-Karabakh ou Ossétie du sud sont différents et les solutions doivent être à leur tour différentes. Si nous agissons par le biais de l’OSCE ou de l’UE ou de l’OTAN nous devons agir en fonction de chaque situation, en prenant en compte des causes du conflit, les circonstances particulières politiques, sociales, économiques et en abordant d’une façon nuancée les positions de tous les acteurs impliqués", a souligné Traian Basescu.

A la fin de son discours, le président Traian Basescu a plaidé pour un caractère ouvert du Forum de la mer Noir pour le dialogue et le partenariat, de sorte que tous ceux qui partagent ces valeurs puissent le rejoindre.

Les Etats-Unis ont annoncé la création du Fonds de la Mer Noire

Bucarest, 5 juin/Rompres/ - Le Fonds Marshall des Etats-Unis a annoncé ce lundi à Bucarest, pendant le sommet du Forum pour le Dialogue et le Partenariat à la Mer Noire (réunion dont les travaux ont commencé ce lundi à Bucarest, ndlr) la création du Fonds de la Mer Noire (FMN). Le FMN financera les projets destinés à consolider la démocratie, la bonne gouvernance et le développement de la coopération régionale et de la société civile dans la zone de la mer Noire.

Le Fonds Marshall a alloué 20 millions de dollars US en vue du lancement du Fonds de la Mer Noire et a entamé des négociations avec l’Agence pour le Développement international des Etats-Unis (USAID), la fondation Charles Stewart Mott, le Gouvernement de la Roumanie et avec d’autres donateurs publics et privés des Etats-Unis et d’Europe. Les négociations portent sur le soutien à cette initiative.

’’La région de la Mer Noire est vitale pour la garantie d’une stabilité durable, de la sécurité et de la paix de l’Europe, des Etats-Unis et de l’Alliance euro-atlantique. Le Fonds de la Mer Noire contribuera à assurer le progrès dans la région, aux niveaux local, national et international’’, a déclaré Craig Kennedy, président du Fonds Marshall, selon un communiqué remis à la Rompres.

Un fonds annuel chiffré à 2 millions de dollars US sera disponible en vue de l’octroi de bourses allant de 1 000 à 75 000 dollars. A ces bourses auront accès les organisations non gouvernementales (ONG), les autorités locales et régionales, les institutions d’enseignement et de médias en provenance des pays participants au Forum de la Mer Noire pour le Partenariat et le Dialogue, à savoir l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Bulgarie, la Géorgie, la République de Moldavie, la Roumanie, la Russie, la Turquie et l’Ukraine, selon la même source.

Les bourses seront octroyées par le Programme Civique, visant à soutenir la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance, de l’éducation des citoyens pour la démocratie participative et par le Programme Transfrontalier qui soutiendra des projets de coopération transfrontalière.

Le Fonds Marshall souligne la contribution importante du président de la Roumanie, Traian Basescu, et celle du ministère roumain des Affaires étrangères (MAE) à la mise en place du Fonds de la Mer Noire et précise qu’il mène des négociations avec le Gouvernement de la Roumanie pour que le Secrétariat du FMN soit basé à Bucarest.

Le Fonds de la Mer Noire deviendra opérationnel avant la fin de l’année courante, indique aussi le communiqué cité.

[Roumanie.com]

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