Bucarest, 17 mars /Rompres/ - Selon le président Traian Basescu, les services secrets roumains ont fait ces dernières années la grande erreur de ne pas avoir mis à la disposition du public les dossiers des informateurs de l’ancienne Securitate.
Le chef de l’Etat a dit de manière catégorique, dans une interview accordée à la radio Deutsche Welle, que les services de renseignements roumains n’étaient plus ce qu’ils étaient par le passé, mais que trop peu de choses avaient été faites pour en modifier l’image.
’’Il a fallu qu’arrive 2005, la première année de mon mandat, pour que nous décidions au sein du CSAT (Conseil suprême de Défense du Pays) du transfert de 1,3 million dossiers d’informateurs, afin qu’ils soient examinés par l’institution spécialisée et qu’ils soient mis à la disposition du public. Il a fallu que 16 années passent, qu’arrive, également, 2005 et que je prenne la décision de faire sortir de l’incidence du secret et remettre aux Archives de l’Etat les archives du Pacte de Varsovie ou les archives du CAEM’’, a relevé Traian Basescu.
Dans l’optique du chef de l’Etat, le fait que les services et les structures de l’Etat aient porté si longtemps sur leurs épaules ce fardeau du passé communiste a joué un rôle très grand dans le manque de confiance manifesté par les Roumains envers les services de renseignements. Il a précisé, dans le contexte, que cette perception devrait être modifiée, le président se proposant de travailler à cet effet, même s’il devait être confronté à la méfiance des Roumains.
Traian Basescu a rappelé que les services spéciaux n’avaient plus comme destination de surveiller les Roumains, mais de les défendre du terrorisme, du trafic clandestin de drogues, des risques asymétriques, de la criminalité transfrontalière.
’’Il me faudra trouver des ressources et faire une priorité du fait de rendre transparente l’activité des services, tant qu’elle peut être rendue transparente dans un Etat démocratique’’, a également dit le président.
Traian Basescu a affirmé avoir procédé correctement en décidant de ne pas remplacer les chefs du SRI /Service roumain d’Informations/ et du SIE, nommés par l’ancien pouvoir.
’’Chez nous il y a eu la tradition de remplacer les chefs des services de renseignements lors des élections, lors du changement des présidents. Pour moi, le fait d’avoir maintenu les chefs des services de renseignements de l’ancien pouvoir a été une garantie du fait que je n’allais pas être accusé de les utiliser contre l’opposition, contre les hommes politiques. Et je ne voudrais pas imaginer comment auraient sonné les accusations si je les avais remplacés par mes hommes’’, a souligné le président.
[Roumanie.com]