septembre 2008

Roumanie : sa position face à  l'UE, la Georgie, la Transnistrie et la Russie

L’UE a prouvé à ce Sommet qu’elle peut être un acteur majeur sur la scÄ ne internationale, affirme le Premier ministre Tariceanu

Bucarest, 2 sept(Agerpres) - Le Sommet extraordinaire du lundi 1er septembre, tenu à Bruxelles, prouve la capacité de l’Union européenne (UE) d’être un acteur majeur et de réagir rapidement et efficacement aux situations internationales de crise, a relevé le Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu à l’issue du Conseil européen convoqué par la présidence française de l’UE pour discuter de la situation de Géorgie, transmet le correspondant de l’Agerpres.

’A la différence de la situation précédente - le précédent Conseil européen extraordinaire a été en 2003, lorsqu’on a discuté du problème de l’Irak, et une puissante division s’est manifestée alors entre les partenaires européens -, cette fois-ci on est parvenu à un consensus quant aux positions adoptées par l’UE pour résoudre cette crise. L’UE a prouvé ainsi qu’elle peut être un acteur majeur dans la politique internationale et cela repose sur la réaction rapide et efficace de la présidence (française) en exercice de l’Union, qui a mené à la cessation des hostilités, sur la base de l’accord en six points signé par les présidents de la Russie et de la Géorgie’, a déclaré le Premier ministre Tariceanu.

Le chef de l’exécutif de Bucarest a ajouté avoir eu, en marge du Conseil de Bruxelles, un entretien bilatéral avec le Premier ministre géorgien, qui avait plaidé la cause de son pays et sollicité à tous les officiels des États membres de l’UE avec lesquels il s’était entretenu de l’appui aux efforts de reconstruction de la Géorgie.

Ses sollicitations ont eu de l’écho, le document final adopté par les chefs d’État et de gouvernement comportant deux éléments qui ’signifient une aide claire accordée à la Géorgie’, a affirmé M. Tariceanu. ’Il s’agit d’un régime spécial quant aux visas et de la création d’une zone de commerce libre qui aide l’économie de la Géorgie affectée par ce conflit, mais surtout pour lui donner une perspective européenne’.

Selon le Premier ministre roumain, le Sommet de lundi à Bruxelles a été un succès qui marquait un point important dans la relance de l’UE comme important acteur international. ’Dans cette situation, l’UE était probablement la seule structure politique apte à s’entremettre dans ce conflit de manière crédible et efficace’, a souligné M. Tariceanu.

Il a estimé que la solution découverte par les leaders européens - adopter un ton très ferme envers la Russie, mais entendre à la fois que l’application de sanctions et l’isolement de la Russie n’étaient pas de bonnes idées - était ’la meilleure formule de résoudre le problème’.

Conclusions du Conseil européen visant la Géorgie

Bucarest, 2 sept(Agerpres) - Le président Traian Basescu a déclaré lundi, à l’issue de la réunion extraordinaire du Conseil européen consacrée à la situation de Géorgie, qu’on était arrivé à de très bonnes conclusions, qui témoignaient de la solidarité de l’Union européenne (UE).

Selon le chef de l’État roumain, cette solidarité est essentielle, étant le signal le plus puissant que l’UE ait donné.

Traian Basescu a affirmé que la crise géorgienne était la plus grave des 18 derniers ans dans la relation UE-Fédération de Russie, les conclusions du Conseil couvrant aussi les points de vue exprimés par la Roumanie.

Selon le président Basescu, les conclusions indiquent, entre autres, la réaction disproportionnée de la Russie et condamnent fermement la décision de celle-ci de reconnaissance unilatérale de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.

’On sollicite que la solution pour l’Ossétie et l’Abkhazie tienne compte des principes qui régissent le monde civilisé, à savoir les principes de l’indépendance, de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’inviolabilité des frontières. Les conclusions sollicitent également de tenir compte des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU. Pour la Géorgie existent une trentaine de résolutions, toutes consolidant l’idée d’intégrité territoriale de ce pays. Celle-ci a disparu d’un jour au lendemain’, a dit M. Basescu.

Les conclusions soulignent aussi que chaque État a le droit de décider librement de ses alliances et relèvent que, dans la prochaine période, l’UE devra prendre des mesures de renforcement de la coopération régionale dans la zone de la mer Noire, a informé le chef de l’État roumain.

Selon Traian Basescu, les conclusions du Sommet exigent l’application intégrale du cessez-le-feu, plan convenu par la Fédération de Russie et la Géorgie dont le médiateur a été le président Sarkozy.

M. Basescu a précisé que ces conclusions relevaient que l’UE devra prendre dans la prochaine période des mesures de renforcement de la coopération régionale, soit utilisant comme mécanisme la Synergie à la mer Noire, soit créant des instruments additionnels de coopération avec les pays de la zone de la mer Noire.

’Les conclusions reconnaissent l’impact de l’actuelle crise sur toute la région, chose qui est très importante, parce que le papier déposé par la Roumanie indique exactement cela, proposant aussi des solutions’, a affirmé M. Basescu.

Il a mentionné qu’on avait décidé de nommer un représentant de l’UE pour la Géorgie, le document final reconnaissant le fait que, par la crise de Géorgie, la relation UE-Russie était à un moment crucial.

M. Basescu a précisé qu’on avait décidé de reporter les négociations pour le nouveau partenariat UE-Russie jusqu’au retrait des troupes russes sur les positions détenues avant le 6 août 2008.

Le chef de l’État roumain a ajouté que le CAGRE devra analyser des variantes alternatives d’approvisionnement en énergie de l’UE.

Traian Basescu a souligné que, lors du Sommet, le président Sarkozy avait assuré que la République de Moldavie sera un point séparé de discussion sur l’agenda du Conseil européen d’octobre prochain.

’C’est une chose extraordinaire. Notre rôle est de discuter avec Chisinau, voir quelles sont leurs aspirations à un débat au sujet de la Moldavie au Conseil européen’, a déclaré M. Basescu.

Le président Traian Basescu a participé lundi à une réunion extraordinaire du Conseil européen, convoquée par la présidence française en exercice, consacrée à la crise de Géorgie.

A cette réunion ont participé aussi le Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu et le ministre des Affaires étrangères, Lazar Comanescu.

Le président Traian Basescu a énoncé au Conseil européen la question du conflit de Transnistrie

Bucarest, 2 sept(Agerpres) - Le président Traian Basescu a abordé, dans son intervention au Conseil européen extraordinaire tenu lundi à Bruxelles, consacré à la crise de Géorgie, la situation du conflit gelé de Transnistrie, soulignant que les mécanismes créés par les institutions internationales dans les années 90 n’avaient fait que préserver les conflits en question, transmet le correspondant de l’Agerpres.

’Qu’il s’agisse de Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud ou du Nagorny-Karabach, les mécanismes créés au début des années 90 suite à des décisions du Conseil de Sécurité de l’ONU n’ont fait que conserver les conflits, donnant à la fois le délai nécessaire aux leaders autonomistes de créer des structures d’État dans ces enclaves, ce qui met à présent la communauté internationale dans une situation très difficile, parce que ces enclaves ont développé des structures étatiques, depuis un président élu, à un gouvernement, une armée, à une police propres’, a expliqué le président Basescu à la conférence de presse donnée à l’issue des travaux du Sommet extraordinaire de Bruxelles.

Le chef de l’État a également relevé que la solution soutenue par la Roumanie était la discussion au Conseil de Sécurité de l’ONU de tous les conflits gelés, ensemble, parce qu’ainsi ’on peut partir des principes : de l’intégrité territoriale, de la souveraineté, de l’inviolabilité des frontières, du droit international, en conformité avec la Charte de l’ONU’.

Selon Traian Basescu, on est arrivé à l’actuelle situation justement parce qu’on a toujours tenté d’expliquer que ces conflits étaient différents. ’Vraiment, ils ont origines différentes, motivations différentes, mais le fond est toujours le même : ils touchent à l’intégrité territoriale, à la souveraineté des États, violent leurs frontières. On ne saurait trouver un principe, une norme de droit international au-dessus de ces principes sur lesquels s’est fondée la paix en Europe’, a souligné le président roumain.

Les chances que tous ces conflits gelés soient discutés ensemble au Conseil de Sécurité de l’ONU sont assez petites, a reconnu le chef de l’État roumain, ajoutant en échange que la Roumanie avait la conscience nette d’avoir proposé une solution.

Dans le cas de la Transnistrie, la situation est similaire avec celle des autres zones de conflit gelé, a relevé le chef de l’État roumain : des tensions interethniques existent, un régime séparatiste qui a créé ses structures étatiques - ’il ne reste que l’étincelle qui allume un conflit bilatéral et on ne sait pas qui porte l’étincelle’, a averti M. Basescu.

Il a salué la décision du président en exercice du Conseil européen, Nicolas Sarkozy, d’introduire sur l’agenda du prochain Sommet de l’UE, d’octobre prochain, la question de la République de Moldavie, Traian Basescu assurant qu’il parlera jusqu’alors avec les autorités de Chisinau pour savoir ce qu’elles souhaitent faire écouter au Conseil.

Toujours à la réunion de lundi, la délégation roumaine a déposé un papier informel qui a été distribué à tous les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’UE, document qui sera envoyé les prochains jours aussi aux autres États membres de l’OTAN. Celui-ci aborde la question de l’impact de la crise de Géorgie sur les autres conflits gelés de la région.

La Roumanie reste fidèle a sa position adoptée dans le cas du Kosovo, affirme le président Traian Basescu

Bucarest, 2 sept(Agerpres) - Le président Traian Basescu a déclaré lundi soir, à Bruxelles, que la Roumanie avait reçu de la Fédération de Russie le papier par lequel Moscou reconnaissait l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.

’La Fédération de Russie a transmis, par ses ambassadeurs, je crois qu’à toutes les chancelleries européennes, une lettre qui expliquait la motivation pour laquelle Moscou avait reconnu l’Ossétie et l’Abkhazie, ainsi que la sollicitation polie que celles-ci soient reconnues aussi par l’État auquel la lettre était adressée. Cette lettre est à la présidence, mais la Roumanie restera fidèle à sa position adoptée dans le cas du Kosovo’, a dit M. Basescu.

Il a précisé que la Roumanie était un pays crédible, même s’il n’était pas une grande puissance, un pays qui a respecté les principes lorsqu’il s’agissait de positions d’alliés, mais aussi de positions de pays voisins de nous, sans être dans des structures communes.

Traian Basescu a mentionné que la présidence roumaine répondra à la lettre reçue de la présidence russe, dans l’esprit de la diplomatie.

D’autre part, se référant aux sources alternatives d’énergie nécessaires à l’approvisionnement de l’Union européenne, M. Basescu a relevé que l’enjeu devait être mis sur deux pays qui devront rester libres dans le transport d’énergie - la Géorgie et l’Azerbaïdjan.

’La seule liaison pour créer des alternatives de la mer Caspienne vers la mer Noire ou de la mer Caspienne vers la Méditerranée, à Ceyhan, la variante turque, reste l’Azerbaïdjan. Dans mon intervention, j’ai averti sur la nécessité de maintenir la politique équilibrée de l’Azerbaïdjan’, a affirmé le président Basescu.

Le chef de l’État a réitéré, dans ce contexte, qu’il faudra accorder une attention égale à l’Azerbaïdjan et à la Géorgie.

Le président Basescu a participé lundi, à Bruxelles, à une session extraordinaire du Conseil européen, convoquée par la présidence française en exercice, consacrée à la situation de Géorgie.

A cette réunion ont participé aussi le Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu et le ministre des Affaires étrangères, Lazar Comanescu.

La Roumanie ne sollicitera pas l’inroduction de sanctions contre la Russie, affirme le président Basescu

Bucarest, 1 sept(Agerpres) - Le président Traian Basescu a déclaré ce lundi, avant son départ au Conseil européen de Bruxelles, que la Roumanie ne sollicitera pas à la Commission européenne d’imposer des sanctions contre la Fédération de Russie suite au conflit de Géorgie.

Le chef de l’État roumain et le Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu participent ce lundi à la réunion extraordinaire du Conseil européen, convoquée par la présidence française en exercice de l’Union européenne pour analyser la situation de Géorgie.

’La Roumanie ne sollicitera pas l’imposition de sanctions contre la Fédération de Russie, parce que celles-ci ne feraient que geler l’actuelle situation, continuer à créer des prémisses de tension. L’UE devra négocier les solutions de la région de la mer Noire avec la Fédération de Russie’, a relevé Traian Basescu, dans une déclaration donnée avant son départ pour la Belgique.

Selon le chef de l’État roumain, sur la base de l’expérience de la région et de l’analyse effectuée après la tournée diplomatique faite en Ukraine, République de Moldavie, Géorgie, Azerbaïdjan et Turquie, la Roumanie diffusera une document non public comportant une analyse de la situation de la zone et des possibles évolutions ultérieures, ainsi qu’un paquet de solutions que les autorités de Bucarest envisagent pour que les États petits et moyens se sentent en sécurité et que les évolutions relatives à la création d’alternatives à l’approvisionnement en énergie de l’Europe restent valables.

La délégation roumaine va à Bruxelles avec une série de propositions, qui ne visent pas strictement la Géorgie, et qui sont destinées à être analysées par les États membres de l’UE et les pays membres de l’OTAN.

’La Roumanie fera un appel à la solidarité transatlantique, à l’intérieur de l’UE, dans le traitement de la problématique de la région caucasienne. Nous soutiendrons que la solution des conflits gelés de la région de la mer Noire ne saurait être faite que dans les limites et sur la base du droit international, avec le respect de l’intégrité territoriale des États, de leur souveraineté, de l’indépendance de chaque pays et du principe de l’inviolabilité des frontières’, a affirmé Traian Basescu.

Le président a précisé que la Roumanie proposera que l’UE, par les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, fasse revenir la problématique des conflits gelés dans le débat du Conseil de Sécurité, y compris la question du Kosovo.

’Nous solliciterons une implication de l’UE dans les formes de négociations visant à découvrir des solutions pour les conflits gelés. Partant de la réalité que les mécanismes de maintien de la paix ont été inefficaces, nous proposerons le remplacement de ceux-ci dans ces régions. Nous soutiendrons la croissance du rôle de l’OTAN dans la région de la mer Noire. Nous solliciterons également que l’UE demande à la Fédération de Russie de respecter les engagements d’Istanbul de 1999 visant le retrait des forces militaires de Transnistrie et Ossétie du Sud’, a ajouté M. Basescu.

La délégation de la Roumanie avertira aussi sur la nécessité d’accélérer les projets énergétiques européens - Nabucco et PEOP (conduit Constantza - Trieste).

Un autre élément essentiel, selon M. Basescu, est que l’UE fasse éviter l’isolement de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan. ’Le pays-pont est, aux côtés de la Géorgie, l’Azerbaïdjan, et il devra bénéficier une attention particulière de la part de l’UE. Nous solliciterons l’offre, dans la prochaine période, d’une perspective européenne sûre à la Rép. de Moldavie, à savoir le début des négociations et leur accélération en vue de réaliser un Accord d’association Rép. de Moldavie-Union européenne’, a relevé le chef de l’État roumain.

Le président a ajouté que la Roumanie restait constante et soutenait l’octroi du MAP à la Géorgie et l’Ukraine.

Il est également nécessaire, a souligné M. Basescu, de réaliser un partenariat UE-Azerbaïdjan et l’aide humanitaire accordée à la Géorgie devra continuer, l’UE devant participer à l’effort de reconstruction de cet État.

M. Basescu a réitéré le fait que l’analyse élaborée par les autorités de Bucarest était un papier secret, qui sera distribué aux chancelleries des États membres de l’UE et de l’OTAN.

Le président a mentionné à cette occasion qu’une situation sans précédent existait - l’inobservstion des décisions du Conseil de Sécurité de l’ONU visant l’intégrité territoriale des États.

’Situation sans précédent après la deuxième guerre mondiale - tant au Kosovo qu’en Ossétie du Sud et Abkhazie sont transgressées des décisions du Conseil de Sécurité visant l’intégrité territoriale des États sur le territoire desquels ces régions se trouvent. Il faut éviter d’entrer dans une période néfaste où les décisions du Conseil de Sécurité ne soient plus respectées par les États membres de l’ONU et les grandes puissances. La garantie pour les États petits et moyens est l’observation de la Charte de l’ONU et du droit international’, a relevé Traian Basescu.

[Roumanie.com]

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