Bucarest, 8 juin/Rompres/ - Aucune preuve n’existe sur l’existence de bases d’enquête de la CIA en Roumanie, les affirmations de M. Dick Marty n’étant que des suppositions, précise le président de la commission parlementaire de contrôle du Service d’Informations étrangères /SIE/, Romeo Raicu, dans une interview parue ce jeudi dans le quotidien Adevarul, qui se réfère aux récentes déclarations du rapporteur de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Le quotidien britannique The Guardian a relancé le mercredi 7 juin les accusations à l’adresse de la Roumanie et de la Pologne, pays supposés avoir permis à la CIA de créer des prisons secrètes sur leurs territoires. The Guardian cite, à l’appui de ses affirmations, un rapport du Conseil de l’Europe. Le rapporteur de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Dick Marty, parle "d’indices fermes".
Les officiels roumains dont le président de la commission de contrôle du SIE ont nié ces accusations.
Romeo Raicu a affirmé que les autorités roumaines s’étaient dites prêtes à permettre à l’Union européenne d’effectuer des contrôles à des aéroports ou dans toute autre endroit. Il soutient que le Sénat roumain a constitué une sous-commission d’enquête dans le cadre de la commission de défense, qui a vérifié tant l’aéroport de Mihail Kogalniceanu /sud-est/ que celui de Timisoara /ouest/ et n’a pas trouvé d’indices relativement à ces bases.
"Il est vrai qu’il est plus difficile à l’innoncent de démontrer son innocence. Mais il faudrait que plus de responsabilité existe, au Parlement européen et à celui de Roumanie, de la part d’un parlementaire lorsqu’il lance des accusations et suppositions", a dit le président de la commission de contrôle du SIE.
Il a rappelé que, selon les accords conclus par la Roumanie avec les USA et l’OTAN, le pays avait permis et permettait aux avions américains et à ceux des pays de l’OTAN de traverser son espace aérien, ainsi que d’utiliser les aéroports roumains pour ravitaillement, combustible et catering.
Répondant à la question de savoir s’il était possible que les avions aient transporté des prisonniers et que l’État roumain n’ait pas su, l’officiel roumain a dit que "la responsabilité pour ce que ces avions transportent revient seulement à l’autorité à laquelle ils appartiennent", précisant que la Roumanie n’avait pas le droit de les contrôler. Le parlementaire roumain informe aussi avoir parlé avec la direction du SIE, dans le cadre des analyses effectuées, ce service n’étant aucunement impliqué dans une telle action, sur le territoire de la Roumanie ou dans d’autres pays.
[Roumanie.com]