octobre 2008

La crise financière en Roumanie : le jour le plus noir de l'histoire de la bourse

"La crise financière en Roumanie : le jour le plus noir de l’histoire de la bourse" (Jurnalul National), "La Bourse de Valeurs Bucarest a stoppé les transactions" (Bursa), "La Bourse Bucarest est entrée dans le coma et a raté la réanimation" (Cotidianul) et "La Bourse a cédé, les banques résistent" (Romania Libera), sont quelques-uns des titres décrivant la situation sur le marché des capitaux et dans le système bancaire roumain.

Les journaux écrivent que la Bourse des Valeurs Bucarest (BVB) a suspendu les transactions mercredi matin, après des chutes de quelque 15%, les transactions devant être reprises ce jeudi, conformément à l’horaire habituel.

Au moment de la suspension de la séance de mercredi, l’indice BET avait enregistré une baisse de 9,25%, l’indice général du marché BET-C affichait une perte de 10,68% et BET-FI, l’indice des cinq sociétés financières d’investissements (SIF) était descendu de 14,64%. Selon Ziarul Financiar, plus de 2,5 milliards d’euros se sont évaporés à la bourse dans une seule heure.

"Ce qui se passe est aberrant", a affirmé le dirigeant d’une compagnie cotée à la bourse, qui a perdu plus de 100 millions d’euros du montant des actions.

Les représentants des SIF affirment que les chutes à la bourse manquent de logique, note le journal Bursa précisant que le Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu a fait des déclarations rassurantes affirmant que la suspension des transactions à la bourse est une procédure usuelle dans de telles situations et que "la bourse s’en tirera très vite".

L’analyste du quotidien Gandul estime que "la bourse, qui est un baromètre très fin de la situation économique et sociale, ne saurait ignorer le fait que le gouvernement ne peut plus maîtriser l’apprenti sorcier et que la chute historique du marché reflète justement le krach de la politique économique de l’exécutif".

Cotidianul informe que les représentants de la Banque nationale de Roumanie (BNR) ont fait mercredi des déclarations rassurant la population qu’aucune banque ne présente de problèmes de liquidité.

"Les banques roumaines confrontées à une crise de confiance", titre le journal Romania Libera.

"J’assure, en toute responsabilité, qu’aucune banque du système roumain, absolument aucune, ne présente des problèmes de liquidités", a déclaré Nicolae Cinteza, chargé de la direction de supervision de la BNR, ajoutant que les rumeurs qui courent ne sont pas justifiées.

Par ailleurs, selon Adevarul et Gandul, les autorités ont relevé de 20 000 à 50 000 euros le plafond de garantie des dépôts bancaires de la population.

Le gouvernement a également modifié mercredi le Code fiscal, par une ordonnance d’urgence, de sorte que les mesures visant à soutenir le marché des capitaux, annoncées récemment par le ministère de l’Économie et des Finances, puissent être mises en oeuvre. Une de ces mesures concerne l’exemption d’impôt sur les gains à la bourse en 2009.

"La chute de la bourse et la dépréciation de la monnaie nationale ont surpris les partis politiques engagés dans la compétition électorale de novembre avec des offres basées sur un optimisme dû à la croissance record de l’économie", écrit Ziarul Financiar qui cherche à trouver une réponse à la question de savoir si les prévisions et les plans des trois principaux partis (PD-L, PSD, PNL), qui se proposent de gagner les élections, continuent d’être actuels.

"Nous avons décidé d’ajuster les prévisions budgétaires en fonction de la situation internationale et des erreurs que le gouvernement commet. En 2009, nous chercherons à corriger cette situation", a déclaré le premier vice-président du Parti démocrate-libéral (PD-L, opposition), Theodor Stolojan.

Pour sa part, le président du Parti social démocrate (PSD, opposition), Mircea Geoana, a déclaré qu’il a décidé de l’élaboration d’une alternative au programme déjà lancé par son parti, à savoir "un plan B", prenant en compte une croissance économique modérée, au-dessous de 6%.

Le coordonnateur du programme économique du Parti national libéral (PNL, au pouvoir), le ministre des Finances Varujan Vosganian, a déjà annoncé une des possibles mesures des libéraux, bien qu’ils ne se soient pas encore rencontrés pour ajuster leur programme. Il s’agit de l’élimination des impôts sur les gains boursiers, ce qui n’était pas prévu dans l’offre initiale du parti.

[Roumanie.com]

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