octobre 2008

1956-1989: la révolution anti-communiste de l'Hongrie à  la Roumanie

Bucarest, 24 oct /Agerpres/ - Le président roumain Traian Basescu a déclaré jeudi, le 23 octobre, dans l’allocution prononcée à Miercurea Ciuc (centre), que la Révolution anti-communiste hongroise a été le signal pour tous les peuples d’Europe de l’Est que le régime communiste pouvait être vaincu.

’’Nous pourrions dire que la Révolution anti-communiste dans les États d’Europe de l’Est a commencé le 23 octobre 1956, en Hongrie et a pris fin en décembre 1989, en Roumanie’’, a dit M. Basescu.

Il a ajouté que l’obligation de tous les peuples d’Europe de l’Est est de témoigner du respect envers le courage des Hongrois en 1956.

’’C’était le courage d’un peuple qui souhaitait la liberté, avec lequel, à ce moment-là , se sont également solidarisés autant qu’ils l’on pu, des citoyens des États voisins’’, a affirmé le chef de l’État.

Il a souligné que dans le Rapport par lequel il a condamné les crimes du communisme en 2007, rapport qu’il a assumé et qu’il a présenté au Parlement, les événements de Roumanie pendant la révolution hongroise et les victimes de la répression de l’époque sont mentionnés et respectés.

’’Si nous parlons de la Révolution de 1956, en Hongrie, nous parlons de la révolution anti-communiste’’, a dit le président Basescu.

Il a relevé qu’ensemble, les Roumains et les Hongrois ont vécu 45 ans sous un régime qu’ils n’ont pas souhaité, un régime qu’ils ont déclaré illégitime et illégal au Parlement de Roumanie, par le Rapport présenté en 2007.

’’Il a été question d’un régime illégitime et criminel qui a condamné des consciences, des millions de gens. Ces moments de l’histoire, pour sombres qu’ils soient, lient nos deux peuples par leur histoire récente, commune et tragique’’, a affirmé Traian Basescu.

Il a ajouté que, si le passé a lié les deux nations, le futur allait, également, les lier.

’’Roumains et Hongrois, nous projetons notre avenir en une Europe unie, une Europe prospère. Nous devons guérir attentivement, avec soin, avec bonté et avec sagesse les maux du passé. Le plus important pour guérir les blessures du passé c’est d’envisager notre avenir ensemble’’, a affirmé le président roumain.

Traian Basescu a souligné qu’il comprenait très bien le besoin de liberté de chaque citoyen roumain, tout en précisant qu’il envisageait de façon égale le droit à la liberté des Roumains, quelle qu’en fût l’ethnie.

’’Moi-même je me permets parfois des libertés au-delà de la limite que ma fonction le permet’’, a ajouté, en souriant, le chef de l’État roumain.

Traian Basescu a dit que tant les majoritaires que les minoritaires ont le droit de préserver leur culture, leurs coutumes, l’esprit de la nation à laquelle ils se sentent attachés, tout en ajoutant qu’il ne voyait pas une Roumanie divisée entre les minorités qui l’habitent et une dans laquelle les citoyens vivent tous dans le respect l’un envers l’autre.

’’Je crois à une Roumanie dans laquelle, au nom de la liberté, chaque communauté, de façon égale, puisse décider seule de son sort. Je veux vous faire comprendre que ceux de Caracal (sud) ont besoin de tout autant de liberté et autonomie que ceux d’Arad (ouest), Odorheiu Secuiesc (centre), Sfântu Gheorghe (centre) ou Constanta (sud-est). Nous avons tous besoin de la liberté de prendre des décisions au niveau de notre communauté. A cet égard, je vais considérer comme un objectif majeur du futur Gouvernement de faire ce que l’actuel Gouvernement n’a pas fait’’, a déclaré Traian Basescu.

Il a assuré toutes les personnes présentes aux festivités organisées à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution de 1956 de Hongrie, la plupart des ethniques magyars, de tout son respect pour tout ce qu’ils signifient pour la Roumanie.

’’Je veux vous assurer de mon respect pour votre histoire fière et, en même temps, je souhaite rendre hommage aux victimes de la Révolution hongroise de 1956, qu’elles aient été de Hongrie, en Roumanie ou dans un autre pays d’Europe de l’Est. Je remercie le peuple hongrois pour le premier événement ayant démontré que le régime communiste pouvait être vaincu’’, a également dit Traian Basescu.

Il a offert en conclusion au président de Hongrie, Laszlo Solyom, symboliquement, un exemplaire du Rapport par lequel il a condamné le régime communiste de Roumanie. De même, le chef de l’État roumain a précisé avoir souhaité rencontrer Laszlo Solyom, bien que celui-ci effectue une visite non officielle en Roumanie.

A la réunion de Miercurea Ciuc ont participé environ 2 000 personnes, dont des parlementaires de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR, au pouvoir) et des représentants des autorités publiques locales.

[Roumanie.com]

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