"La Roumanie et la Pologne apporteront une masse critique pro américaine dans l’Otan" affirme le Ministre des affaires étrangères, Mircea Geoana. "Il déclare avoir transmis à ses homologues français si inquiets de l’enthousiasme roumain pour les Etat-Unis, que la Roumanie pourrait se permettre le luxe d’ignorer les Etats-Unis que lorsqu’elle aura bénéficié de quelques dizaines d’années de prospérité à la française" note D. Kaplan dans un article publié dans le quotidien The New York Times.
Il remarque par la même occasion, que tout le long de son histoire la Roumanie, la Bulgarie ainsi que d’autres pays est européens ont été gouvernés et dominés par des pouvoirs étrangers. "Ils ont survécu en jouant sur le pouvoir des uns contre les autres afin de se protéger contre les ennemis locaux".
Les Roumains, rajoute le journaliste, ont le "nez fin" quand il s’agit de changer de pouvoirs influents. "Ils ont été le seul peuple qui ait changé les alliances au milieu de la deuxième guerre mondiale : avant la bataille de Stalingrad, Ion Antonescu, le dictateur pro-Hitler, a fermé les camps d’extermination contrôlés par l’armée roumaine et il a initié des contacts avec les organisations internationales juives". Aujourd’hui, continue-t-il, la Roumanie prend un risque "calculé" en pensant que les Etats-Unis seront en pleine expansion les années à venir. "La Roumanie se considère utile aux Etat-Unis, non seulement en Europe, mais aussi au Moyen Orient" note-t-il. "Notre position dans le bassin de la Mer Noire pourrait nous permettre de nous joindre à l’alliance turco-israélienne" dit Mircea Geoana en ayant comme point de départ une série d’accords en matière de défense, signés par les deux pays dans les années 90.