octobre 2003

Le film "NIKI ET FLO" de Lucian Pintilie

NIKI ET FLO
2003 France/Roumanie. Drame.
Réalisation : Lucian Pintilie
Scénario : Cristi Puiu, Razvan Raddulescu
Directeur de la photographie : Silviu Stavila
Production : Movimento Production / Filmex Romania
Distribution : Rezo Films
Durée : 90 minutes
La distribution : Niki Ardelean, Victor Rebenguic, Poucha Ardelean, Coca Bloos, Florian Tufaru, Rzavan Vasilescu, Angela Tufaru, Dorina Chiriac, Doïna Tufaru, Micaela Caracas, Eugen Tufaru, Serban Pavlu.

Résumé :
Roumanie. La famille de Niki, un colonel à la retraite, est en deuil : son fils Mihai vient de décéder d’un accident stupide. La famille de Florian, son voisin d’en face, le soutient dans cette épreuve. Les deux pères de famille sont très liés : leurs enfants viennent de se marier et vont partir s’installer aux Etats-Unis. En attendant ce départ, le fils de Flo vit dans l’appartement de Niki avec sa femme. Mais ce rapprochement entre les deux familles est factice. En réalité, Flo est une ordure, un quinqua magouilleur qui, sous des airs aimables, profite matériellement du vieux militaire et se plaît également à l’humilier psychologiquement... jusqu’à ce que celui-ci craque.

Niki et Flo

Critique du film :
NIKI ET FLO est un film atypique. Par son sujet : l’histoire d’un homme qui en vole un autre, le dépouillant matériellement et moralement. Par sa réalisation, statique, apparemment sans intention, qui échafaude en réalité une savante architecture dramatique. Par ses personnages, enfin, dont les éternels contrastes grand/petit, mou/nerveux, timide/tape-à -l’Å“il sont ici poussés à leur paroxysme sans jamais trouver de terrain d’entente. Les contraires ne s’attirent pas, et Niki et Flo, malheureusement unis pour la vie par la seule volonté de leurs enfants qui se sont mariés, vivront l’enfer. Mais derrière le drame psychologique, NIKI ET FLO nous fait aussi entr’apercevoir un bout de l’histoire roumaine. Une histoire de tyrans, entre l’ancien militaire autrefois pilier du régime à qui l’on ne reconnaît même plus l’utilité d’avoir combattu le nazisme (sous prétexte d’avoir ensuite servi le communisme), et le tyran domestique, magouilleur moderne, bien dans sa peau, qui dissimule un monstre d’égocentrisme et de méchanceté. Lequel des deux aura le dernier mot ? A découvrir... (Guillaume Tion/MonsieurCinéma.com)

Lucian Pintilie

Lucian PINTILIE
Diplômé de l’Institut d’art Cinématographique et Théâtral, Lucian Pintilie réalise entre 1956 et 1965 plusieurs reportages pour la télévision roumaine, tout en montant divers pièces classiques et contemporaines. En 1966, il tourne son premier film, Dimanche à six heures (Duminica la ora 6), l’histoire de deux jeunes amoureux combattant le régime fasciste dans la Roumanie de 1940. Trois ans plus tard, il met en scène La Reconstitution (Reconstitution), une satire sociale très noire interdite pendant près de deux ans en Roumanie.

Après avoir fui le régime de Ceausescu et s’être exilé à Paris pendant près de 20 ans, Lucian Pintilie retourne dans son pays natal en 1992 et signe Le Chêne (Chene), un film autour du voyage initiatique et intérieur d’une enseignante de Bucarest à mi-chemin entre l’univers de Federico Fellini et celui de Emir Kusturica. Metteur en scène très engagé, il parvient en 1994 à faire à la fois une chronique intimiste et une fable antimilitariste avec Un été inoubliable, avec Kristin Scott Thomas dans le rôle titre. Après avoir participé à l’un des 40 courts métrages de Lumière et compagnie, il met en scène en 1996 Trop tard (Trop tard), puis Terminus Paradis (Last Stop Paradise), l’histoire d’une tragique passion amoureuse entre une serveuse et un jeune militaire récompensée du prix spécial du Jury au festival de Venise en 1998.

En 2001, et à 69 ans, Lucian Pintilie réalise L’Après-midi d’un tortionnaire, le récit d’un ex-tortionnaire de prisons communistes qui avoue ses crimes à une journaliste débutante, présenté en compétition officielle du Festival de Venise 2001. Deux ans plus tard, le metteur en scène retrouve un ton satyrique pour Niki et Flo, présenté lors de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2003.

voir aussi "Niki et Flo", entretien avec Lucian Pintilie

[Roumanie.com]

    e-mail     Imprimer cet article


VOIR AUSSI
Cannes 2016 : le Roumain Cristian Mungiu de nouveau sur le podium
(23/mai./2016)
Le réalisateur roumain Cristian Mungiu vient de remporter, ce dimanche 22 mai 2016, le Prix de (...)
Gala du film documentaire roumain, à  Lyon
(5/jan./2016)
Le Consulat Général de Roumanie à Lyon a le plaisir de vous convier au " Gala du film (...)
Francophonie : le cinéma africain à  l'honneur en Roumanie
(26/fév./2013)
JOURNÉES DU FILM FRANCOPHONE - SPÉCIAL AFRIQUE Cluj-Napoca, 14-17 mars 2013, cinéma Victoria (...)
Radu Mihaileanu et Catalin Mitulescu dans la sélection officielle du Festival de Cannes
(6/mai./2011)
Avec son dernier film, " La source des femmes ", le réalisateur roumain Radu Mihaileanu (...)
Le grand acteur roumain Jean Constantin est décédé
(27/mai./2010)
L’acteur roumain Jean Constantin, 81 ans, est décédé vendredi dernier à son domicile à (...)
Le film roumain "Katalin Varga", 3 nominations pour le British Independent Film Awards (BIFA)
(18/nov./2009)
La co-production Roumano-Britanique réalisée par Peter Strickland, produite par Libra Film, (...)
Mort du plus grand acteur roumain, Gheorghe Dinica
(13/nov./2009)
[photo : Agerpres] Gheorghe Dinica, le plus grand acteur roumain actuel, vient de (...)