Il a quitté Fagaras (Roumanie) avec une bourse d’études de l’Université de Princeton, et une obsession : faire de la recherche. Vingt ans après, Mircea Dincă invente la « voiture du futur » pour Lamborghini, trouve de l’eau potable dans le désert, et construit des climatiseurs qui n’ont pas besoin d’électricité.
Lamborghini a récemment attiré l’attention de l’industrie automobile et des passionnés d’automobiles, avec un concept spectaculaire de supercar 100% électrique appelé Terzo Millennio. À l’extérieur, la voiture du constructeur italien ressemble à un modèle de science fiction – une carrosserie noire, basse, épousant la route, et un large pare-brise.
Mais les vraies innovations ne sont pas visibles de l’extérieur : la carrosserie est en effet transformée en stockage pour l’énergie, et est capable de réparer toutes les éraflures. Le concept est basé sur des technologies innovantes pour le futur des voitures électriques - les super-chargeurs, des systèmes qui peuvent stocker et distribuer l’énergie nécessaire pour alimenter les voitures de sport les plus rapides et les plus puissantes.
Le projet est le résultat d’un partenariat d’un an entre Lamborghini et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), la plus prestigieuse université de sciences et de technologie au monde. Au centre de ce projet, il y a un Roumain : Mircea Dincă, né et élevé à Făgăraş, responsable du laboratoire de chimie du MIT.
"La but de mon laboratoire, en partenariat avec l’équipe Lamborghini, est de fabriquer de nouveaux matériaux pour le stockage de l’électricité nécessaire aux moteurs. En particulier, nous sommes intéressés par le développement de nouveaux matériaux aux super-capacités électrochimiques », explique Dincă.
Les nouveaux matériaux fabriqués dans ce laboratoire du MIT remplacent le carbone utilisé auparavant, et l’un de leurs principales facultés est de réduire la chaleur émise par les condensateurs, ce qui simplifie l’ingénierie et réduit le poids de la machine.
Pour Mircea Dincă, il est clair que les énergies fossiles deviennent obsolètes, car les moteurs électriques sont de plus en plus fiables, notamment en termes d’autonomie, et l’hydrogène peut jouer un rôle dans un futur proche. Mais la plupart des projets développés dans le laboratoire de chimie du MIT ne sont pas liés à l’industrie automobile. « Par exemple, nous fabriquons des matériaux pour absorber l’humidité de l’air afin de pouvoir distribuer de l’eau potable dans les zones où elle deviendra un produit essentiel. l y a de vastes régions du globe, et je ne parle pas seulement de celles les plus en vue comme le Proche-Orient, où le manque d’eau potable deviendra critique », dit le chercheur. En Inde et au Sud-Ouest des Etats-Unis, par exemple, on a besoin de nouvelles solutions pour trouver de l’eau, à partir d’autres moyens, comme l’eau en suspension dans l’atmosphère. Les mêmes matériaux peuvent être utilisés dans les climatiseurs qui ne nécessitent pas d’électricité, mais seulement une source de chaleur pour produire, bizarrement, du froid.
Le chercheur roumain fait ce dont il rêvait quand il était lycéen, mais à un niveau qu’il n’ambitionnait même pas. « Je suis allé à l’université (aux États-Unis, N.R.), avec les informations limitées que j’avais au lycée. Donc je ne peux pas dire que ma décision était très réfléchie, mais je savais que je voulais faire de la recherche et vous n’aviez pas besoin d’être un génie pour réaliser que la recherche de haut niveau ne pouvait pas être faite en Roumanie à cette époque ».
Mircea Dincă a déménagé aux États-Unis en 1999 pour suivre des cours à l’Université de Princeton. Après un doctorat en chimie à l’Université de Californie, il a obtenu un post-doctorat à l’Institut de Technologie du Massachussets (MIT). En 2010 il est devenu enseignant au Département de Chimie Inorganique de l’Université. Actuellement, il consacre son temps à former des étudiants, organise des séminaires dans diverses universités aux États-Unis, en Europe ou en Chine, et cherche des fonds pour la recherche.
[source : NewMoney]