Extrait d’une interview donnée par Daniel Funeriu, docteur ès chimie, dans le quotidien Evenimentul zilei :
" Après la Révolution de 1989 en Roumanie, ceux qui étaient impliqués dans le domaine scientifique auraient fait n’importe quoi pour partir. Certains ont réussi à percer dans l’élite de la science mondiale. Durant la période communiste, nous étions gavés de science ; nous participions à des compétitions internationales, car telle était la demande du parti. Après la Révolution une majorité accablante parmi ces personnes est partie à l’étranger. De même, comme il y a eu une génération en or dans le football, parce que Ceausescu s’était mis dans la tête de gagner des trophées, il y aura dans dix ans une génération en or de Roumains pour la science mondiale, formée parmi ceux qui dans les années 80 étaient au lycée. Dans le domaine de la science la majorité est à 45 ans. Vous trouverez ces jeunes à Yale, Stanford, Harvard, Riken, AIST, "Max Planck", alors que certains seront même en Roumanie. Il est important de trouver une modalité pour que ces personnes puissent influencer le développement de la société. [...] La responsabilité de la classe roumaine consiste à utiliser les performances scientifiques et humaines de ceux qui sont partis. C’est une double responsabilité. D’une part il s’agit de la responsabilité des politiciens vis-à -vis de l’intelligence du peuple, d’autre part, il s’agit de la responsabilité des élites concernant la nation. Moi je n’ai pas fui la Roumanie et le peuple roumain. Nous ne devons pas avoir des ressentiments vis-à -vis de la Roumanie parce que nous en avons vis-à -vis du communisme, d’Iliescu ou de quelqu’un d’autre. C’est un devoir que nous avons envers ce peuple qui m’a personnellement donné énormément jusqu’à dix-sept ans : une certaine éducation, une manière de réfléchir, une structure affective particulière. Nous devons tous donner des choses en retour et chacun le fera selon ses possibilités. " [source : Evenimentul zilei]