La ville de Bacau sera bientôt "envahie" par des ouvrières chinoises : qualifiées dans le prêt-à -porter, elles sont prêtes à travailler pour une faible rémunération et sont hautement qualifiées. Elles recevront un salaire minimum, soit 3,3 millions de lei par mois (NDT : à peine cent euros), ce qui veut dire huit fois plus que ce qu’elles touchaient en Chine ; les employées roumaines touchent pour leur part 7 millions de lei par mois.
L’Agence départementale pour l’emploi a reçu la demande d’embauche de mille travailleuses chinoises de la part de Sonoma SA, une société de Bacau à capital italien, spécialisée dans le prêt-à -porter. Pour pouvoir travailler en Roumanie, ces ouvrières auront besoin d’un permis de travail émis par l’Office pour la migration des travailleurs. Dans toute la Roumanie, cette année 10.000 permis seront délivrés. Jusqu’à présent, ces permis étaient demandés surtout par des managers étrangers, qui dirigent des sociétés en Roumanie ou travaillent dans les bureaux locaux de compagnies multinationales.
Sonoma SA a déjà décidé du lieu d’hébergement de ses ouvrières : on travaille déjà à l’aménagement de dortoirs. L’arrivée de main d’Å“uvre asiatique, qui est une première à Bacau comme au plan national, a été expliquée par Octavian Ticau, directeur de l ’AJOFM (L’Agence départementale pour l’emploi), à la fois par " la pénurie de main d’Å“uvre qualifiée dans plus de 70 sociétés textiles à Bacau, et le manque d’envie des autochtones de travailler dans le prêt-à -porter ".
" On sait à présent que cela ne paie plus très bien, donc les gens ne sont plus attirés par cette industrie ", reconnaît Sonoma SA, qui précise que " l’affaire va présenter des avantages tant pour l’employeur que pour les employées ".
Les responsables d’industries textiles préfèrent les ouvrières chinoises, reconnues comme résistantes à l’effort physique, précises et patientes, lorsqu’on les compare aux Européennes. Mais leur plus grande qualité consisterait dans des prétentions salariales extrêmement modestes. Le salaire moyen dans l’industrie du prêt-à -porter en Chine est de 15 dollars par mois.
Pour l’instant, la nouvelle de cette arrivée n’a pas fait réagir les syndicats. Questionnés sur leur vision de la "petite Chine" qui va voir le jour dans leur ville prochainement, les habitants de Bacau se sont presque tous montrés étonnés.
[source : Adevarul]